2016 - Tecnica-MaXi-Race 85km / 5200D+/-
En 2014, dans le magazine Jogging International, j'ai vu la victoire de Sebastien Spehler sur la course Maxi-Race 85km. Ce trail autour du lac d'Annecy m'a fortement attiré ! Je m'étais promis d'y courir un jour! Promesse exaucée, heureux de m'y inscrire cette année!
Mes 3 potes, traileurs confirmés, Fabrice, Eric et Nicolas y participent aussi!
Comme ma réussite sur le grand trail Templiers 75km (voir mon récit ici) est très positive, je décide de prendre le même plan d'entrainement de 3 mois (4 séances par semaine). Pendant 3 mois, ça se passe très bien. Et surtout je suis motivé de faire les longues sorties (2h à 3h30) à partir de la station de trail de Bures-Sur-Yvette. C'est super de découvrir les sentiers inconnus!
A l'approche du jour de course, je ressens quelque chose derrière la cuisse. Aie! Je préfère me reposer tout de suite en annulant une séance prochaine. Après trois jours de repos, je reprends la dernière séance d'entrainement. Malheureusement, il n'y a pas d'évolution derrière la cuisse. Je m'inquiète... Le lendemain, je décide de prendre un rendez-vous avec l'ostéopathe pour libérer le corps de mes tensions. D'après l'ostéopathe, je ne bois pas assez... Pourtant, ce n'est pas facile de savoir si je bois suffisamment ou non pendant mon travail et les week-ends ! Bon je dois me reposer pendant 3 jours avant le départ d'Annecy. Est ce que je peux tenir le choc pendant 85km ? Et aussi ça tombe mal pour moi puisque je commence à avoir mal à la gorge...
Le vendredi 27 mai, je prends le TGV à Massy TGV pour aller à Lyon. C'est là où j'ai un RDV avec 3 potes. Fabrice et Eric, habitants de Lyon, nous cherchent, moi et Nicolas venant d'Angers. Désormais, on va à Annecy en voiture. Pendant le trajet de 1h20, je profite d'avoir des nouvelles avec eux. Toujours à propos des trails et des entrainements !
Je tousse beaucoup, mais je ne m'inquiète pas trop.
On arrive enfin à Annecy! On va directement récupérer les dossards. Nous profitons aussi de visiter les stands. Mais rien n'est particulier pour moi.
Bon nous allons à l'appartement (grâce à Airbnb) pour nous reposer. Le petit problème, c'est l'appartement habité avec la propriétaire et ses deux enfants... Difficile de se sentir tranquillement chez soi... Mais la propriétaire est très sympa!
Habituellement, la veille du départ de course, nous préparons nos affaires d'équipement. Comme j'ai vécu beaucoup d'expériences, tout mon équipement est déjà prêt. Je ne me sens pas stressé mais existé par le défi de découvrir la course avec forts dénivelés !
Equipements :
2 paires de chaussette trail, une paire de chaussure Cascade 10, un tee-shirt Bionic, un short Salomon, une veste coupe-vent de marque Kalenji, une paire de manchons Booster BV Sport, un sac à dos Salomon, une montre Garmin Fénix 2, deux buff, des lunettes de soleil Cébé et bien sûr un dossard n°11094 !
Nutritions :
Quelques barres énergiques Clif Bar goût chocolat blanc et noix de macadamisa, quelques gourdes Ultimum sport, un gel coup de fouet en cas du coup de mou, une boisson de l'effort bio de marque Punch Power
Nous discutons de la stratégie de course, de la gestion alimentaire pendant la course (seulement 3 ravitos sur 85km...) et surtout de la météo pas favorable normalement... Bon nous devons dormir vers 21h/22h (eh oui c'est tôt!) car nous devons nous lever vers 1h du matin !
Malgré la toux et un mal de gorge, j'arrive à dormir rapidement. Je ne me sens pas toujours stressé.
A 1h du matin, on prend tranquillement le petit déjeuner. Hop allez on sort. Il ne fait pas trop froid. Tant mieux pour nous!
Nous voilà sur la ligne de départ ce samedi 28 mai à 3h30 du matin ! Nous nous retrouvons au milieu du peloton (1600 inscrits). Dans mon expérience vécue (Templiers 75km), j'évite d'être à l'arrière et donc de ne pas me retrouver dans les bouchons !
0km : le départ est donné! Enfin, nous démarrons tranquillement sur plat 3km.
Nous allons attaquer l’ascension du Semnoz : 18km de montée non-stop et 1400m D+. Quand nous faisons la 1ère montée, Nicolas et Eric sont déjà loin... Je reste avec Fabrice, mon fidèle compagnon!
Vers 5h du matin, déjà il fait à peine jour... Nous avançons en montée avec des bâtons.
A l'approche du 1er sommet, je vois quelques couches de neige. La semaine dernière, il a neigé au sommet des montagnes au mois de mai...
KM 18 : nous atteignons enfin le sommet et profitons de regarder les paysages magnifiques ! Après quelques centaines de mètres, nous arrivons au premier ravitaillement de Semnoz après 3h28 de course. Jusqu'ici, tout va bien. Mais je vois mes chaussures dont le mesh commence à se déchirer sur l'extérieur du pied... Ce problème est fréquent pour les chaussures Cascadia 10 de marque Brooks. Inquiétant ! J'espère courir sans problème avec ça!
Après quelques minutes de repos, on repart! Attention, le 2ème ravito est très loin à Doussard (43,9km)...
Hop à la descente vers Saint Eustache 27km (point d'eau) !
KM 27 : point d'eau. Je remplis de l'eau dans mon sac à dos. Et maintenant nous allons enchainer sur la 2ème ascension qui nous mènera au col de la Cochette. Le profil altimétrique de la course me fait craindre cette partie du parcours : c'est une montée très raide.
Je ne me trompe pas! Déjà en montée raide, je me mets en difficulté. Fabrice est en forme et monte très bien. Ce n'est pas pour rien s'il vient d'habiter à Lyon non loin des montagnes depuis quelques mois ! J'essaie de rester derrière lui, mais quand je me sens dans le rouge, je dois ralentir en lui laissant partit seul. Décidément, je ne suis pas au même niveau que lui...
Après 30km, je suis déjà seul. Je gère mon allure en marchant lentement. Mais je ne suis pas encore dans le coup. Je me sens faible (à cause des toux fréquents?) même si je sens mes jambes en forme. C'est dans ma tête. Je dois attendre patiemment que mon coup de mou va partir tout seul. Je passe enfin le col puis je redescends vers Doussard, 2ème ravito (KM 43). Je me sens toujours à l'aise de descendre mais j'ai l'impression de ne pas me contrôler assez à cause de mon vertige... Surpris! je tombe brutalement en glissant sur des rochers glissants et mon coude est fortement frappé par le petit galet. Je suis choqué et effrayé. Je vérifie si je ne suis pas blessé. Ouf! ce n'est que le petit coup de bleu. Et je n'ai même pas mal! Soudain, je n'ai plus de vertiges et retrouve mes jambes et mon esprit !!! C'est le mystère du corps humain... Attention, n'essayez pas de faire une même chose que moi !
KM 44 : 2ème ravitaillement de Doussard après 8h09. Nous sommes à mi-course et il reste encore 3000m D+... Bon je fonce manger des tucs et du chocolat et enfin boire de l'eau gazeuse : c'est bon pour récupération! Je profite de la petite pause de repos pour m'asseoir sur la chaise. Je regarde les infos sur facebook pour savoir où se trouvent les autres. Ah, ils sont déjà loin! Purée, je suis en retard... Bon allez, je dois repartir pour attaquer la 3ème montée encore très raide. Sur plat 2km avant l'ascension, je cours tranquillement. Attendons! j'ai l'impression d'oublier quelque chose ?! Ah! j'oublie mes bâtons laissés dans la salle de sports après 1km de course... Pfff bon je n'ai pas le choix. Je dois retourner pour les récupérer! 2km supplémentaires parcourus (aller et retour)...
3ème ascension vers le col de la Forclaz (KM 50). Je marche lentement mais tranquillement. Surpris, je croise Nicolas qui descend! Le verdict, il abandonne à cause du maux de ventre, dommage! D'après lui, Eric est déjà au col de la Forclaz et ne croise pas toujours Fabrice. Bon on se quitte rapidement. Lors de la montée, c'est de plus en plus difficile. Je force, j’insiste. Enfin, j'atteint le col pour arriver au point d'eau !
Après remplir de l'eau dans mon sac à dos, je me repose un peu. Je suis fatigué. La pente s’accentue encore jusqu'à atteindre le Roc Lancrenaz (KM57). Allez bon courage! Les jambes n'en veulent plus. Je m’arrête à quelques reprises pendant quelques minutes afin de récupérer un peu. Il fait très chaud! Mais les paysages sont superbes! Des vues sur le lac et des passages dans les névés à couper le souffle ! J’en profite pour admirer les paysages et prendre quelques photos.
Après le sommet du Roc Lancrenaz, je redescends vers Menthon-St-Bernard, 3ème et dernier ravitaillement au km 70. En descente, je retrouve mes jambes, tant mieux! Quand je vois loin une personne se coucher sur le sentier, je crois que c'est Fabrice... Un traileur lui demande s'il va bien, Fabrice ne lui répond pas, car il dort...
Le verdict, il a mal au genou et a du mal à courir. A cause de la tendinité au genou... On se discute pour savoir s'il peut courir avec moi. Bon je dois lui laisser seul (finalement, il abandonne...)
KM 70 : 3ème et dernier ravitaillement de Menthon-St-Bernard après 14h28. Je suis à bout et j'ai mal aux jambes. Bon je dois terminer au mental et dans la douleur pour faire la dernière ascension vers le Mont Baron (KM 78)! Hop allez, je continue! La montée est moins raide. Je marche avec patience et persévérance. Enfin le dernier sommet du Mont Baron pour profiter de la belle et dernière vue sur le lac avant le coucher du soleil!!!
Ca y est, pour moi c’est bon! Il ne reste que quelques km de descente pour rejoindre Annecy et l’arche d’arrivée au bord du lac !
Hop à la descente ! Facile, la descente? Hélas, non! Très technique, ça glisse beaucoup! Je freine beaucoup avec trop de prudence et mes jambes se fatiguent et mon mental aussi. La nuit tombe, je dois utiliser la lampe frontale en descendant longuement. Enfin j'arrive à Annecy! Sur plat, il reste 1km jusqu'à l'arche d'arrivée. Je peux enfin marcher tranquillement, on m’applaudit, félicite et encourage. C'est beau! Le traileur avec moi, on se dit : vive la bière bien fraiche !
A l'arrivée sous l'arche, je crie en levant les bras : C'EST FAIT! REVE EXAUCE !! Cette course est tellement dure, Environ 700 abandons pour 1600 inscrits! Je suis très fier de réussir ma place de finisher !! Je boucle cette MaXi-Race en 18h47min.
Pas fier de mon chrono bien au contraire mais fier d'être allé au fond de moi pour aller chercher la ligne d'arrivée!! C'est vivre une expérience mémorable!
Franchement, c'est la course la plus difficile de ma vie. Plus c'est difficile, plus la satisfaction est grande! C'est le bon test pour préparer la prochaine course CCC 101km / 6100 D+/- ! Cet événement exceptionnel est organisé par UTMB à Chamonix à la fin du mois d'Août. Vive le prochain défi !
Voici mes chaussures partiellement déchirées pendant 60km environ. Le résultat, les ongles de mes gros orteils sont cassés...
Résumé de ma course en vidéo ci-dessous
FIN
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